La forteresse de Najac, site classé Monument historique, se dresse au milieu de son écrin de verdure au-dessus des méandres de l’Aveyron, en région Occitanie. Constituant une étape sur le chemin deSaint-Jean-de-Compostelle, elle fut pendant plusieurs siècles témoin direct et actif des guerres de religion, les premières influences de la royauté française, et de la Révolution française.
Najac, une architecture militaire remarquable
Dans cette contrée où jusqu’alors régnait le style roman, cet édifice a la particularité d’être le premier de style gothique. La forteresse comprend un joli petit bourg blotti au pied du château qui est un chef d’œuvre tant militaire qu’architectural. Dans un premier temps, un château ancien fut érigé par les comtes de Toulouse au XIIème siècle, ce fut la Tour carrée. Alphonse de Poitiers poursuivit cette construction au XIIème siècle en y ajoutant le donjon de 40 mètres de hauteur et quatre autres tours rondes.
Le château a été conçu pour devenir une vraie prouesse défensive sur les hauteurs dominant toute la région. On remarquera particulièrement les longues archères capables de contenir trois archers à la fois qui mesure 6.80 m. Ces archères sont les plus grandes du monde. Le bourg quant à lui a de tous temps été un passage obligé des négociants, des marchands et des pèlerins, faisant de lui un centre administratif et économique du Rouergue.
La forteresse de Najac et la guerre de 100 ans
Pendant la guerre de cent ans, le château tomba entre les mains des Anglais qui y restèrent dix ans avant que les Najacois n’en aient délogé les occupants. Au moment des guerres de religion, l’occupant du château était un protestant, sympathisant du mouvement cathare, appuyé également par la population Najacoise. Le mouvement fut bien vite réprimé, et le château repris par les catholiques. C’est dans le château que les Templiers furent enfermés après leur arrestation. La pénitence infligée à la population par les Inquisiteurs fut de construire une nouvelle église qui ne fut consacrée qu’un siècle après. D’une extrême sobriété, cette église comporte néanmoins de très beaux vitraux, ainsi que des statues en bois et en fer.
Le dernier événement dont la forteresse de Najac fut témoin a été la révolte des paysans au XVIIème siècle, quand les paysans le prirent d’assaut sous la direction de Bernard Calmels. A la Révolution, le château est racheté par un aubergiste qui le démonta pierre par pierre pour construire des maisons, pour le laisser complètement à l’abandon.
Les restes du château, encore imposants de nos jours ouvert tous les jours du 1er avril à la Toussaint, ainsi que le bourg, reste un symbole de la puissance seigneuriale de la fin du Moyen Age, mais également de l’évolution progressive vers la royauté française dans les coins les plus reculé du pays. Depuis la forteresse vous avez une vu sur l’église St Jean de Najac (voir ci-dessous).